Briki: ''La triade terrorisme-contrebande-corruption gouvernait''
Abid Briki, secrétaire général du Mouvement "Tunisie en avant", a estimé, dans Midi Show de ce lundi, que la scène politique a connu une division depuis le 25 juillet, indiquant que la Tunisie vivait, avant cette date, une période de destruction dans tous les domaines, politique, social, sécuritaire et économique.
"Le pays était dirigé par une triade destructrice, faite de terrorisme, de contrebande et de corruption", a-t-il assuré.
Évoquant la période postérieure au 25 juillet, Abid Briki a estimé que le président Kaïs Saïed ne visait pas Ennahdha uniquement dans ses déclarations, mais plutôt l'ensemble du système post 2011.
Constitution de 2014
Concernant les déclarations de Saïd sur la Constitution de 2014, qu'il considère comme invalide, Briki a toutefois déclaré que de nombreux aspects devaient, théoriquement, être préservée, comme les libertés publiques et individuelles, les droits de la femme, l'indépendance de la Justice, de l'Instance des élections et du Conseil supérieur de la magistrature, mais en pratique, tout cela doit être réexaminé.
Il a, également, rappelé que le Mouvement "Tunisie en avant", avait adressé une correspondance au chef de l'Etat, trois mois avant le 25 juillet, dans laquelle il a été appelé à exercer ses fonctions et à sauver la Tunisie de l'abîme, par le biais de l'article 80.
"Nous n'avons pas appelé à activer l'article 80 pour la personne de Kaïs Saïed, mais plutôt pour le bien de la Tunisie", a-t-il dit.
Et d'ajouter: "Nous avons aussi préconisé la dissolution du Parlement, l'organisation provisoire des pouvoirs, sans organiser des élections libres, avant la révision de la loi électorale et celle sur les associations".
Pour Abid Briki, il est nécessaire de fixer un délai pour les mesures exceptionnelles, afin de travailler à l'organisation d'élections anticipées, dans le cadre d'une nouvelle loi électorale et d'une Constitution révisée.
Il a, enfin, souligné que le président de la République est tenu, aujourd'hui, de répondre à trois questions, le 17 décembre, à savoir: où irons-nous, comment irons-nous, et avec qui irons-nous ? "Il s'agit de rassurer ceux qui l'accusent d'accaparer le pouvoir", a-t-il expliqué.
"Où irons-nous?"
Selon Abid Briki, le Mouvement "Tunisie en avant" estime que le système de base dont Kaïs Saïed a parlé, n'est pas compatible avec la Tunisie, et que la solution réside dans la révision de la Constitution et le changement du système électoral et politique ainsi que le passage à un système présidentiel dans lequel le chef de l'Etat est contrôlé par un Parlement.
"Comment irons-nous?"
L'invité de Midi Show a déclaré que la solution pour changer les systèmes électoral et politique passe par l'organisation d'un référendum. "Beaucoup ne réalisent pas l'importance du référendum. La plus haute forme de démocratie est la démocratie directe pratiquée par le peuple."
"Avec qui irons-nous?"
Abid Briki a assuré que le président de la République commet une erreur s'il dépasse l'UGTT, l'UTICA, les organisations de défense des droits de l'Homme et certains politiciens, lors de la révision de la Constitution et des systèmes électoral et politique.
"Si Saïed n'implique pas ces personnes, nous ne serons pas sur la voie d'une future réforme, et il sera alors correct de le décrire comme un dictateur", a-t-il ajouté.
Briki a souligné que la Centrale syndicale n'est pas contre le 25 juillet ou les mesures exceptionnelles, mais plutôt contre l'exclusivité d'opinion.